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Heureux qui comme Ulysse...
21 mai 2008

Au pays des mollahs

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Mashhad est la plus grande ville sainte chiite en Iran, elle abrite le tombeau du 8e imam : Reza. Un immense sanctuaire a été bâti autour du mausolée et les constructions continuent sur un vaste périmètre. Ils rajoutent des iwans (vastes portiques), des minarets aux coupoles dorées (à l'or fin), écoles coraniques, etc... existantes.

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J'ai pu me balader dans les cours extérieures mais le sanctuaire lui-même est réservé aux musulmans.

Pour ceux qui connaissent Isfahan, même si les constructions sont vastes ici, la décoration des céramiques n'atteint pas le raffinement des monuments de la place de l'imam.

C'est une ville qui vit de ce business alors, évidemment, y'a des mollahs qui courent partout dans les rues, les femmes portent toutes le tchador, certaines ont même les yeux cachés, je me demande comment elles ne se prennent pas les poteaux dans la rue.

Et c'est la première fois que je suis confronté au prosélytisme. J'ai beau leur expliquer que mon régime alimentaire normal a fait de moi un sac à vin et un cimetière à cochons, ils me repondent qu'Allah est grand et miséricordieux et que, moyennant une ferme repentance et une circoncision, il m'accueillera dans son paradis. Renseignements pris, dans ce paradis coulent des rivieres mais je n'ai pas entendu parler de Belledonne couverte de neige alors si c'est pour pas boire un canon avec les potes et pas skier, à quoi bon l'éternité? Et je sens comme une embrouille au niveau des vierges qui me sont promises : on avait commencé selon les textes à 70 et j'ai réussi à faire monter les enchères à 70000. Soit ils cassent les prix en ce moment pour attirer la clientèle, soit y'a une arnaque derrière. Je crois que je vais continuer dans la voie du pêché, quitte à rôtir en enfer plus tard : après-demain à Achkabat (Turkmenistan), d'après mon guide, je devrais trouver à profusion des vins italiens et des prostituées russes. Le net y étant par ailleurs surveillé et les goûts architecturaux (entre autres) de leurs dictateurs prêtant paraît-il tellement à rire, je m'abstiendrai de toute mise à jour du blog pendant une petite semaine.

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Commentaires
X
Gringo, je veillerai personnellement a ce que tu finisses en enfer pour m'avoir parle de cotes de porc. bon, ca fait 6 jours que je tourne a la biere-vodka, j'ai meme bu un vin du pays d'oc a 45 euros a Achkahbat qui devait valoir 2 euros (j'ai cru que Romain avait amene la bouteille) alors je ne t'en veux pas trop.
L
LOL le coup de la nego des vierges - on ne change pas comme ca ses racines... Mince ! vite ! j'ecris, j'ecris et j'en oublierais presque les cotes de porc sur les braises...
R
Salut mon Xav,<br /> <br /> On a récupéré sain et sauf le Nano, très heureux de son voyage en Iran (457 photos vues pour l'instant soit la moitié, on en garde pour le dessert).<br /> Il m'a dit que tu manquais de commentaires de la part de tes lecteurs: sache que je le lis avec attention et attente tous les jours (je ne suis pas le seul). Je ne peux pas faire de même pour les commentaires. Je vis moins d'aventures et je n'ai pas ta prose de poêtes....Toujours est-il que je me marre toujours autant à lire tes textes et à mater ces photos (là il faut dire que ça motive pour te rejoindre sur ton périple, c'est promis).<br /> En parlant de cette ville de Macchad, je te recopie ci-dessous un article que j'ai lu récemment dessus, ça te fera de la lecture dès que tu auras accès à Internet (et comme ça j'aurai pour longtemps .... le record du commentaire le plus long !!!). On y comprend mieux le prosélytisme. Heureusement Goncelin et ses traditions sont plus fortes. Vive la fête du boudin de Theys!!!!!!!<br /> <br /> N'oublie pas de faire des photos des délires architecturaux du Turkmène Bachi !!!!<br /> <br /> @+ et bon courage pour la suite !!!<br /> <br /> L'article:<br /> "A l'ombre de ses minarets, la deuxième ville d'Iran mange, travaille, se soigne, dort même «Razavi». La fondation religieuse, l'une des plus puissantes du pays, contrôle de larges pans de l'économie.<br /> <br /> A Machhad, deuxième ville d'Iran avec ses 2,4 millions d'habitants, la puissance dominante n'est pas l'Etat, mais Astaneh Qods Razavi. Cette fondation religieuse a la charge du mausolée de Reza, huitième imam des chiites, l'un des lieux de pèlerinage les plus fréquentés du monde musulman. La ville vit à l'ombre de son dôme et de ses minarets dorés, au rythme de ses pèlerins - plusieurs dizaines de milliers de fidèles s'agenouillent chaque jour dans le labyrinthe infini de ses salles de prière. Ils viennent d'Iran, mais aussi du Golfe, du Liban, d'Irak et déposent leurs dons au passage. Depuis longtemps, pourtant, les revenus commerciaux ont largement dépassé l'écot des fidèles.<br /> Bouclier fiscal<br /> Astaneh Qods est l'une des plus puissantes fondations du pays bonyad, en persan. Elles sont actives dans tous les secteurs de l'économie : banque, agroalimentaire, tourisme, construction... Elles ont été créées pour la plupart à la révolution de 1979, avec les biens confisqués aux grandes familles liées au chah. En principe, leurs revenus devraient être redistribués au peuple. Mais il y a bien longtemps qu'elles ne répondent pas au gouvernement et ne paient l'impôt qu'au compte-gouttes. Leurs biens sont évalués entre 20 et 27 milliards d'euros une fourchette basse. «Quelque 125 000 familles vivent grâce à la fondation», avance Mohammad Zarrabi, responsable pour les affaires internationales d'Astaneh Qods, sourire avenant aux lèvres, fine barbe élégamment taillée et costume sans cravate. Des jours d'attente, un nombre important d'autorisations auront été nécessaires pour le rencontrer à Machhad, sans certitude, jusqu'au dernier moment, d'obtenir le rendez-vous.<br /> En tête à tête, Mohammad Zarrabi est d'une franchise surprenante : «Nous ne coopérons pas avec le gouvernement, ni avec aucun organe officiel. Nous ne posons ni ne répondons à aucune question, à l'exception de celles du Guide suprême de la révolution.» Sa bonyad gère 64 filiales, certaines cotées en Bourse, actives dans le bâtiment, l'automobile et les transports, les mines. Elle tente de prendre pied dans l'industrie pétrolière, la manne de l'Etat iranien. Les trois quarts de la ville de Machhad lui appartiendraient. «Seulement la moitié», rectifie l'homme. Quel est son chiffre d'affaires, au fait ? Mohammad Zarrabi vous renvoie à l'examen de ses propriétés. Va pour une balade.<br /> <br /> Construction monumentale<br /> Dans l'enceinte du mausolée, on découvre partout des échafaudages, des salles de prière en construction. Les murs sont couverts des mêmes marbres et faïences turquoise que les bâtiments historiques, mais les Iraniens d'aujourd'hui n'ont pas le sens de la poésie de leurs ancêtres : la fondation fait dans le monumental. D'ailleurs, l'extension horizontale a atteint ses limites. Désormais on creuse : 33 000 mètres carrés de salles souterraines sont déjà en activité. Elles jouxtent des voies rapides qui filent par-dessous le mausolée les klaxons sont interdits. A l'extérieur, dans l'imbroglio des allées commerçantes jouxtant le mausolée et innervant le centre-ville, la fondation est omniprésente.<br /> Passé le rideau de l'épicerie de Saïd Jafari, la cinquantaine, chemise ouverte, les sacs de pistaches et de fruits secs dégorgent de produits «Razavi». Ce que Saïd pense de la fondation ? «Ici, le maître, ce n'est pas le gouverneur de la province, c'est l'ayatollah Vaezi Tabassi», le directeur d'Astaneh Qods, l'un des derniers dignitaires nommés par l'ayatollah Khomeyni, le fondateur de la république islamique. «Il nous fait vivre», tout simplement.<br /> A Machhad, on mange, on travaille, on se déplace, on dort même «Razavi». Hossein, propriétaire d'une petite maison dans la banlieue sud, paie chaque année une dîme de 7 euros à la fondation. «Parce que les murs sont à moi, mais le sol appartient à Astaneh Qods.» Saïd aussi sait à qui il appartient : «Si je vends mon commerce, il faudra que je paie environ 4% du prix à la fondation.» Un client afghan intervient dans la conversation pour rappeler «qu'avant la révolution, dans cette région il n'y avait pas l'électricité, il y avait le choléra et des bandits. C'est grâce à la fondation si ces choses-là ont changé».<br /> <br /> La main qui nourrit<br /> A travers les banlieues-dortoirs du sud de la ville, chargées de la poussière du désert proche, on longe de hauts murs blanchis à la chaux qui cachent des hectares de forêts, de champs, d'arbres fruitiers, propriété de la fondation. Astaneh Qods maîtrise la quasi-totalité de la chaîne agroalimentaire : champs, usines, transport et réseau de distribution. Plus loin brille en rase campagne la façade blanche de l'hôpital Razavi. La fondation l'a dédié à l'imam Reza en 2003 : 170 millions d'euros d'investissement, des équipements de radiologie dernier cri, destinés à en faire un centre de tourisme médical pour le Moyen-Orient. Pour l'économiste iranien Fariborz Raïs Dana, «les fondations sont censées aider les plus démunis et développer le pays, elles produisent peu et servent surtout de caisse noire aux ultraconservateurs». Cette critique omniprésente, l'ingénieur Hossein Kanani Moghadam la balaie : «Les fondations participent au développement de l'Iran; elles construisent des maisons, des usines, elles ouvrent des écoles et embauchent dans les villages.» Cet homme aimable dirige un bureau d'études du gigantesque département de construction de la Fondation des déshérités. Ancien membre du bureau de planification des opérations militaires durant la guerre Iran-Irak (1980-1988), il s'est reconverti dans les affaires. Au conseil d'administration de sa fondation, on trouve des religieux en turban, des technocrates révolutionnaires, d'anciens élus et militaires haut gradés. Les liens sont fluides avec le corps des Pasdaran, l'armée idéologique du régime. Pour de nombreux observateurs, l'amélioration des «capacités de défense du pays», à travers l'aide au Hezbollah libanais et à d'autres groupes étrangers affiliés à l'Iran, en Irak notamment, fait partie de ses attributions. Répondant devant Dieu, les fondations sont également là pour contribuer, à leur façon, au «rayonnement» de l'Iran."
Heureux qui comme Ulysse...
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